Près d’un élève sur deux parmi les enfants des écoles maternelles et du primaire en Pays basque suit un enseignement en langue basque, et les demandes d’inscription enflent pour la rentrée prochaine. Tout comme les soucis pour les responsables des filières associatives des ikastola (réunies dans la fédération Seaska), établissements privés confessionnels ou publics : quels effectifs, quels locaux, quels financements ? La proposition de loi « protection patrimoniale et promotion des langues régionales », définitivement adoptée, jeudi 8 avril, après le vote favorable de l’Assemblée nationale en deuxième lecture – et malgré les réticences du gouvernement et des députés de La République en marche (LRM) –, devrait en partie y répondre.
Défendu par le député du groupe Libertés et territoires Paul Molac, le texte a été adopté sous les vivats par 247 voix pour, 76 votes contre et 19 abstentions.
Epousant les préoccupations des élus du Pays basque comme celles de leurs collègues de Corse, de Bretagne, d’Alsace ou d’outre-mer, les parlementaires du Pays basque soutiennent ce texte porté par M. Molac, député de la quatrième circonscription du Morbihan. « En amont, un débat ouvert, apaisé, a eu lieu au Sénat, retrace Max Brisson, sénateur Les Républicains (LR) des Pyrénées-Atlantiques. Ce travail en intergroupes entend donner un peu de solidité à des dispositifs autour des langues régionales souvent fragiles. C’est le cas pour le développement nécessaire à mes yeux de l’enseignement immersif dans le public qui doit cadrer avec la Constitution. »
Les formations immersives se font en une seule langue (dans ce cas, langue régionale), le français s’introduit progressivement et l’enfant est bilingue à la fin du primaire : ainsi le pratiquent les écoles Diwan en Bretagne, Calandreta en Occitanie et les ikastola au Pays basque.
« Parole donnée par Edouard Philippe »
« Depuis près de cinquante ans, les élus, les maires, les parents demandent ici un développement de la langue basque, abonde Vincent Bru, député (MoDem) de la côte basque. Et, aujourd’hui, les municipalités, toutes tendances confondues, appuient cet essor. Il y a eu la signalétique bilingue et, surtout, un travail de fond via l’Office public de la langue basque. » Cet outil, né en 2004, associe l’Etat, la région Nouvelle-Aquitaine, le département des Pyrénées-Atlantiques et la Communauté Pays basque pour formuler et appliquer une politique linguistique. « Le Pays basque est en avance, poursuit le parlementaire, mais souvent ce ne sont que des expérimentations encore fragiles. Pourtant, 41 % des élèves des écoles maternelles et élémentaires ont à présent des cours en langue basque, soit 3 700 enfants. »
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