L’ANC affirme que le transfert des prisonniers politiques catalans n’est aucune concession politique mais une obligation légale ; elle en exige la libération et le classement de l’affaire

Six des neuf prisonniers politiques se trouvent déjà dans des centres pénitentiaires catalans. Hier, Oriol Junqueras, Raül Romeva, Jordi Sànchez, Jordi Cuixart, Carme Forcadell et Dolors Bassa ont été transférés depuis Madrid vers la Catalogne. Les premiers se trouvent au centre pénitentiaire d’Els Lledoners (Sant Joan de Vilatorrada), les secondes à celui de Puig de les Basses (Figueres).

L’Assemblée Nationale Catalane considère que ce rapprochement ne constitue pas un geste politique, mais qu’il s’agit au contraire d’un droit reconnu par la législation espagnole elle-même, par ailleurs appliqué très tard.

L’ANC demande leur libération, car la prison préventive est une aberration pour 9 personnes qui n’ont fait qu’exercer leurs droits de citoyens, en accomplissant un mandat démocratique de façon pacifique et civique.

Rassemblements devant les prisons

À l’occasion de leur transfert, l’ANC et d’autres entités de la société civile ont organisé hier deux marches pour la liberté partant des villages les plus proches des centres pénitentiaires jusqu’à leurs portes où à proximité des prisons pour manifester leur rejet face aux emprisonnements. Des milliers de personnes s’y sont regroupées et ont demandé leur liberté.

À Lledoners, la présidente de l’Assemblée Nationale Catalane, Elizenda Paluzie a déclaré que le but du rassemblement n’était pas seulement de demander la liberté des prisonniers et le retour des exilés, mais aussi le classement des poursuites judiciaires pour lesquelles ils sont toujours incarcérés, qu’elle qualifie de « honte » pour la justice espagnole et européenne, car elles enfreignent des droits individuels et collectifs.

Pour Elisenda Paluzie, seule la République catalane « ouvrira les verrous de ces prisons », ainsi que la porte qui doit permettre le retour des exilés à la maison. « Nous ne nous arrêterons pas tant que ce ne sera pas une réalité », a-t-elle exclamé.

Depuis Puig de les Basses, l’autre point de rassemblement, le vice-président de l’Assemblée, Pep Cruanyes, a également demandé la libération des prisonniers et « l’abandon des charges », et a constaté que les Cours d’exception existent à nouveau au sein de l’État espagnol. « La Cour suprême et l’Audience nationale sont des cours d’exception qui ont inventé des faits pour dénier la liberté à ces personnes », a-t-il conclu.

Cruanyes a décrit l’État espagnol comme un état « autoritaire qui viole les droits par le biais de la répression politique », et a souligné que l’état a dépoussiéré le « vieux manuel de répression politique » pour l’appliquer à nouveau. Pour Pep Cruanyes, il est inadmissible de « punir les droits civils ».

Si dans les jours à venir le transfert de Joaquim Forn, Jordi Turull et Josep Rull vers des prisons catalanes est confirmé, alors qu’ils se trouvent encore au centre pénitentiaire d’Estremera, de nouvelles mobilisations seront convoquées par l’Assemblée Nationale Catalane, de pair avec d’autres entités, dont l’une le 14 juillet, qui parcourra les rues de Barcelone pour demander la liberté des prisonniers politiques.