La Suisse a refusé d’aider l’Espagne à enquêter sur un mouvement indépendantiste catalan
Depuis quatre ans, la justice espagnole enquête sur Tsunami Democràtic, une organisation qui serait à l’origine de manifestations qui ont agité la Catalogne. L’aide de la Suisse a été sollicitée mais Berne a exprimé son refus de livrer des informations
«Emeutes violentes», «propagande», «manipulation», «intention directe de déstabilisation». Le 20 janvier 2020, la demande d’entraide judiciaire qui arrive sur le bureau de l’Office fédéral de la justice (OFJ) paraît particulièrement sensible. Elle est tamponnée du cachet du Ministère de la justice espagnol. Et dans le viseur de Madrid, la mystérieuse organisation catalane connue sous le nom de Tsunami Democràtic. Le crime présumé? «Terrorisme», explique un juge d’instruction de l’Audience nationale, tribunal espagnol réservé pour les cas d’une importance majeure, en préambule de cette commission rogatoire que Le Temps a pu consulter. Sur quatre pages, précisant que l’enquête est «secrète», il détaille les différents épisodes de ces manifestations. «Tsunami Democràtic (…) fait peser une menace exceptionnellement grave sur l’Etat et son intégrité territoriale, avec d’incontestables possibilités de renverser et de perturber l’ordre constitutionnel», conclut-il, sollicitant donc l’aide de nos autorités.