En Espagne, des membres du gouvernement de l’ancien Premier ministre ont enquêté illégalement sur des séparatistes catalans

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Les deux médias ont eu accès à une série de documents « confidentiels » envoyés depuis 2012 par diverses unités de police au ministre espagnol de l’Intérieur de l’époque, Jorge Fernández Díaz (Parti populaire/PPE), et, selon les sources citées par les deux médias, ont également envoyé ces documents classifiés à l’ancien Premier ministre, M. Rajoy, a rapporté ElDiario.es.

Des membres de l’exécutif de l’ancien Premier ministre espagnol Mariano Rajoy (PP/PPE) ont fait appel à de hauts responsables de la police nationale pour mener des enquêtes illégales, pendant au moins cinq ans et avec des fonds publics, concernant les activités politiques de plusieurs dirigeants des forces séparatistes catalanes, selon les journaux La Vanguardia et Eldiario.es, ce lundi (15 janvier).

Les deux médias ont eu accès à une série de documents « confidentiels » envoyés depuis 2012 par diverses unités de police au ministre espagnol de l’Intérieur de l’époque, Jorge Fernández Díaz (Parti populaire/PPE), et, selon les sources citées par les deux médias, ont également envoyé ces documents classifiés à l’ancien Premier ministre, M. Rajoy, a rapporté ElDiario.es.

M. Fernández Díaz, qui a toujours démenti avoir eu accès à ces « dossiers X » concernant la supposée « opération Catalogne », a centralisé les informations et dirigé les opérations de police contre les membres du mouvement séparatiste catalan (connu également sous le nom de « procés », c’est-à-dire le mouvement pro-indépendance) à partir de 2012.

Les activités décrites par ElDiario.es, à savoir de « l’espionnage d’État » et de la « guerre déloyale » contre certains politiciens séparatistes catalans, ont eu lieu au minimum durant une période s’étendant de 2012 à 2016.

L’enquête souligne le rôle important dans l’opération du directeur du Bureau antifraude de Catalogne de l’époque, Daniel de Alfonso, qui — selon les deux médias — a recueilli des informations sur les séparatistes et rédigé des rapports contenant souvent de fausses informations, parfois générées à partir de données confidentielles fournies par le ministère des Finances, qui était alors dirigé par le ministre Cristóbal Montoro (Parti populaire).

Ces rapports ont souvent fait l’objet de fuites dans la presse et ont même été utilisés pour ouvrir des procédures judiciaires à l’encontre de dirigeants séparatistes, a rapporté La Vanguardia.

Les informations confidentielles ont circulé dans différents ministères du gouvernement, dirigé à l’époque par le Parti populaire, et, selon les deux journaux, M. Fernández Díaz les a envoyées à M. Rajoy par l’intermédiaire de ses escortes policières, qui les ont remises en main propre au Premier ministre au siège de l’exécutif, le palais de la Moncloa, dans les alentours de Madrid.

En septembre 2012, après la célébration de la première « Diada », la fête nationale catalane, le bureau de M. Fernández Díaz a reçu une abondance de documents concernant des membres du parti indépendantiste Convergència Democrática, aujourd’hui dissous.

Ces informations concernaient notamment les cas controversés de l’attribution à l’ancien président séparatiste catalan Artur Mas de comptes bancaires au Liechtenstein, l’enquête sur les comptes bancaires en Andorre de la famille de l’ancien président catalan Jordi Pujol ou encore le cas du faux rapport sur les comptes de l’ancien maire séparatiste de Barcelone Xavier Trias en Suisse, ont rapporté les deux organes de presse.

L’indépendance de la Catalogne, la « seule issue » possible

Dans une interview diffusée lundi par la radio nationale espagnole (RNE), le Premier ministre Pedro Sánchez (PSOE/S&D) a souligné que son gouvernement n’a jamais utilisé des « leviers de l’État » tels que la police pour des « intérêts partisans », contrairement à ce qu’a fait le Parti populaire lorsqu’il a gouverné, ce que le Premier ministre et dirigeant socialiste a considéré comme « regrettable et honteux ».

Le parti séparatiste de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC) au sein de la Généralité de Catalogne, c’est-à-dire le gouvernement local, a demandé lundi au ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska (PSOE/S&D), de se présenter devant le Parlement et d’expliquer les mesures qu’il compte prendre à l’encontre des responsables présumés de cette affaire au sein de la direction de la police ainsi qu’au sein de son propre ministère.

Le président de la Généralité, Pere Aragonès (ERC), a déclaré lundi que la future indépendance de la Catalogne est la « seule issue » pour lutter contre la « guerre déloyale » de l’État espagnol et de ses « égouts », et a déclaré qu’il n’était « pas du tout surpris » que l’ancien Premier ministre M. Rajoy ait été informé des enquêtes illégales menées à l’encontre des séparatistes catalans.

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