Catalogne: L'ONU condamne l'Espagne pour violation des droits politiques de Carles Puigdemont

  • Carles Puigdemont ne peut plus revenir en Espagne depuis octobre 2017.
    Carles Puigdemont ne peut plus revenir en Espagne depuis octobre 2017. Independant - Estelle Puig
Publié le , mis à jour

Le Comité des droits de l'homme des Nations Unies a jugé que l'Espagne avait violé les droits politiques de Carles Puigdemont lorsqu'il voulait redevenir président de la Generalitat en janvier 2018.

C'est un nouveau revers que l'ONU a infligé ces derniers jours à l'Etat espagnol dans le cadre de la répression du mouvement indépendantiste catalan. Le Comité des droits de l'homme a condamné l'Espagne pour avoir violé les droits politiques de Carles Puigdemont lorsqu'il a décrété sa suspension en tant que député régional en 2018 sans raisons "raisonnables et objectives".

En ce sens, il rappelle que "la suspension exceptionnelle des fonctions publiques" prononcée avant une condamnation judiciaire doit répondre à "des exigences plus strictes que celles appliquées après la condamnation".

180 jours pour prendre des mesures

Le comité onusien donne maintenant 180 jours à l'Espagne pour prendre les mesures nécessaires et rendre publique la condamnation. "L'État a l'obligation d'adopter toutes les mesures nécessaires pour empêcher que des violations similaires ne soient commises à l'avenir".

En janvier 2018, Carles Puigdemont, alors en exil à Bruxelles, avait été candidat aux élections régionales afin de récupérer son siège de président de la Generalitat qu'il occupait jusqu'en octobre 2017 lorsqu'il a déclaré unilatéralement l'indépendance de la Catalogne.

Entre-temps, Madrid avait suspendu l'autonomie de la Catalogne et repris la main sur les institutions catalanes avant l'organisation de nouvelles élections. Or, le parti de Carles Puigdemont avait les moyens de mener une coalition indépendantiste pour reprendre la Generalitat. Son siège lui avait été retiré puisqu'il n'avait pu se rendre en Catalogne sans crainte d'être arrêté aux frontières.

Un accusé peut être député

L'ONU précise que l'Espagne n'avait pas suffisamment justifié pourquoi un accusé ne pouvait pas être député.

Carles Puigdemont a réagi, ce jeudi, en évoquant une décision "très importante".

.@UNHumanRights acaba de dictaminar que Espanya va violar els meus drets polítics en impedir que continues fent política al @parlamentcat el 2018. És la primera vegada que l'ONU surt en defensa dels drets polítics d'una persona que és a l'exili, i ho fa amb contundència… pic.twitter.com/NBjghxo7oM

— krls.eth / Carles Puigdemont (@KRLS) May 18, 2023

 

C'est "la première fois que l'ONU se prononce pour défendre les droits politiques d'une personne en exil et, qui plus est, en raison de la force avec laquelle il exprime ce que cette violation représente. Plus précisément, il dit que l'État espagnol a violé le droit à la participation politique, qui, selon lui, est littéralement 'l'essence du gouvernement démocratique'."

L'ONU avait déjà pointé du doigt la justice espagnole pour ces mêmes élections de décembre 2017 lorsqu'elle avait empêché les leaders indépendantistes catalans emprisonnés de se présenter alors qu'ils n'avaient pas été jugés.

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Les commentaires (11)
Anonyme61247 Il y a 11 mois Le 22/05/2023 à 09:44

Le silence qui qui assourdit notre indépendantiste bourguignon est à la mesure de l'importance de l'nfo... Pour info, la France vient d'être condamnée pour la onzième fois par la cour européenne des droits de l'homme pour avoir placé en centre de rétention des bébés de 7 et 8 mois ... Cela n'a pas l'air de bouleverser notre nationaliste exacerbé ... Oui l'Espagne est une grande démocratie.
« Quand je me regarde, je me désole ; quand je me compare, je me console », aurait déclaré Talleyrand, il aurait pu être espagnol non ?

casefabre Il y a 11 mois Le 22/05/2023 à 11:21

C'est nouveau, ça vient de sortir: je serais bourguignon.
On sait très bien le cas que l'état espagnol fait des consignes internationales, puisque pour ces gens-là, l'Europe n'est qu'une source de subventions, et là s'arrête leur mentalité européenne.
Il n'en reste pas moins que l'exil est la stratégie la plus efficace, au contraire de ceux qui se sont laissés mettre en prison et n'en sont ressortis qu'à condition de rester bien sages. On verra qui l'emportera.
Tactique éculée: dès que l'Espagne est prise en défaut, on regarde vite s'il y a quelque chose à reprocher à un autre pays, et bingo si en plus il s'agit de la France. Je ne crois pas que cela aurait eu une quelconque influence si la France avait été exemplaire.
"Une grande démocratie" qu'il dit. Eh bé ! On en reparlera quand ils sauront ce qu'on entend par séparation des pouvoirs.

Anonyme61247 Il y a 11 mois Le 22/05/2023 à 13:27

Le modèle de démocratie et de séparation des pouvoirs n'est certainement pas celui que voulait imposer puigdemont dans son délire nationaliste. Dans la constitution de sa chimérique républiquette il était écrit que les juges seraient désignés par le govern et ce sont ces les mêmes qui derrière leurs fausses petites larmes victimistes voudraient donner des leçons de démocratie JA! JA! JA!

casefabre Il y a 11 mois Le 22/05/2023 à 13:48

Je suis quand même satisfait d'avoir échappé au traditionnel "va donc voir en Corée du Nord et tu verras". C'est toujours ça de gagné.
Ceux qui croient que la France est un modèle de démocratie n'ont jamais lu le "Canard Enchaîné". Ce n'est pas un défaut mais ça n'autorise pas à dire n'importe quoi.
Tu devrais te renseigner aux bonnes sources. Puigdemont n'a jamais élaboré de constitution ni même de projet. Et de toute façon, même si cela était, ça ne voudrait rien dire puisque une constitution doit être approuvée par le peuple.
Cherche autre chose.
Jamais les Catalans n'ont eu l'intention de donner des leçons de quoi que ce soit à qui que ce soit. Ils veulent seulement être tranquilles et prendre eux-mêmes les décisions qui les concernent. Mais apparemment c'est trop dur à comprendre.

casefabre Il y a 11 mois Le 21/05/2023 à 19:39

Il est certain que cette condamnation ne va pas changer la politique espagnole envers la Catalogne, mais on ne sait jamais. Petit à petit l'oiseau fait son nid.
Bientôt l'Espagne va prendre la présidence tournante de l'Europe, ce sera le moment de la mettre devant ses contradictions.
Démocratie pleine, qu'ils disent. Tu parles !

Anonyme61247 Il y a 11 mois Le 22/05/2023 à 19:09

Je pense que lorsque les catalans auront besoin d'un porte-parole il ne feront pas appel à un gabach

casefabre Il y a 11 mois Le 20/05/2023 à 18:14

J'en connais qui doivent être en train de compulser la presse subventionnée par le gouvernement espagnol pour trouver la trace de cette baffe monumentale, et savoir quoi répondre.
Je leur souhaite bien du plaisir et surtout qu'ils ne se découragent pas.